Le journal Fakir vient de réaliser une interview, longue et intéressante, de Nicolas Doisy, économiste en chef de Cheuvreux, qui est la société de courtage européenne du groupe Crédit Agricole.
Cette interview est intéressante car elle permet de bien prendre la mesure du cynisme absolu :
- des « marchés », de l’oligarchie financière et de la « construction européenne » qui en est le bras armé,
- mais aussi de toute la gauche européiste française,
- et aussi de la trahison générale des dirigeants politiques français, UMP, PS, VERTS et y compris Mme Le Pen qui refuse désormais de proposer de sortir de
l’euro.
S’agissant de la gauche, cette interview, qui corrobore ce que l’on dit mezza voce dans les allées du pouvoir, dans les salles de rédaction, et dans tous les partis politiques, y compris au Parti Socialiste, permet de comprendre 2 choses essentielles :
=> D’une part, François Hollande sait parfaitement qu’il est mandaté par les marchés pour « tromper le peuple ».
Une fois élu, il devra notamment « flexibiliser l’emploi » en supprimant en particulier les contrats à durée indéterminée.
L’économiste de Cheuvreux met les points sur les « i » en précisant : « C’est regrettable pour François Hollande, mais la nécessité d’une libéralisation du marché du travail est le résultat direct d’une appartenance de la France à la zone euro, aussi ne peut-on avoir l’une sans avoir l’autre. »
Du reste, M. Hollande est déjà allé à Londres, pour un voyage moins discret qu’il ne l’aurait souhaité, afin de rassurer les banquiers internationaux de la City londonienne en leur disant : « La gauche a été au gouvernement pendant 15 ans au cours desquels nous avons libéralisé l’économie, ouvert les marchés à la finance et aux privatisations. Il n’y a rien à craindre. » [source : http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20120214trib000683053/quand-francois-hollande-drague-la-city.html]