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traumatisé à vie

De : http://dipat.blogspot.com/2004_10_01_dipat_archive.html

« Lundi, octobre 25, 2004

Ces méchancetés qui nous tuent

Vers l’âge de 12 ans, j'mesurais même pas 5 pieds et j'pesais environ 135 livres. J’étais, avouons-le, relativement grassouillet. Doublé d'une voix qui n'avait pas encore muée et d'un babyface qui mettait du temps à vieillir, j'ai passé pour une ptite-grosse plus souvent qu'à mon tour. Disons que j'avais pas grand chose qui roulait pour moi au niveau physique. J’avais au moins la chance de posséder une intelligence au-dessus de la moyenne. Entre vous et moi, à 12 ans, on se câlisse éperdument d'être intelligent si c'est pour rester dans son coin. J'aurais volontiers échangé 20 point de Q.I. contre le frenchkiss d'une ptite blonde "cochonne". J'ai vraiment été affublé de tous les surnoms possibles: Bouboule par-ci, Miss Tapette par-là, j'les ai tous entendus. Vous savez comme moi qu’un préado boutonneux de 12 ans, ça peut être crissement méchant. Les autres l’étaient avec moi. Et ça peut vous scrapper une adolescence d'aplomb. Mes premières années au secondaire furent les pires années de ma vie. J'ai vécu un véritable calvaire. J’étais un rejet, un rebus, un moins que rien, un laissé-pour-compte. D’la marde dans une enveloppe humaine légèrement oversize, voilà ce que j’étais. On riait de moi, on me kickait, on me bavait, on m’écrasait des cigarettes dans les mains. Les filles riaient de moi, on me montait des bateaux incroyables, on me faisait croire n'importe quoi. Et moi qui avait tellement besoin d'amour, j'étais prêt à croire à tout et à rien à la fois pour avoir juste un peu d’attention. Je me souviendrai toujours de cette journée en particulier. Lors de l’été de mes 13 ans, alors que je me promenais avec quelques "connaissances" à vélo. Ceux-ci planifiaient une excursion d’environ 4 heures en vélo pour aller au chalet de l’un deux. J’me considérais chanceux, j’avais été invité. La veille du départ, l’un d’eux me lance :
- Eille, Bouboule ?
- Quoi ?
- T’en as parlé à ta mère pour le voyage ? J’veux dire, si elle dit oui, tu viens-tu avec nous autres ?
- Oui oui, j’y vais. Elle m’a dit que je pouvais.
- Ben tu te crosseras avec le gros !
Et ils ont tous éclatés de rire. Ils se sont poussés en pédalant à toute vitesse. Ostie de ptits épais du tabarnac. Crisse de ptits morons méchants. Si j’avais eu le moindrement de couilles, je leur aurais mis mon poing en pleine gueule. Mais non, je me suis senti comme une crisse de larve, une bibitte qu’on écrase d’un coup de talon bien placé, et j’ai fermé ma gueule. Ils ont réussi à me faire sentir comme une merde une fois de plus. J'ai fui en pleurant à chaudes larmes et en accusant le monde entier d'être une bande de connards. Ils ont réussi à m'écraser pour les deux années qui suivirent. Je me suis retrouvé à partir de ce moment-là, sans ami, sans copain, sans rien. J’étais seul à l’école, chez moi, partout, toujours.
Aujourd'hui j'ose encore me demander pourquoi je vis toujours dans l'asphyxie de l'insécurité. J'ose encore me questionner sur toutes ces craintes et ces peurs qui me hantent. La peur du gouffre est omniprésente, toujours. Elle m'étouffe constamment. Ironiquement, je peux parfois en faire chier plus d'un avec une confiance débordante et inébranlable parce que j'ai quand même changé au fil des ans. Je vis de plus en plus dans la plénitude. J'ai pu me "venger" allégrement sur ces petits connards. Mais la blessure demeure malgré que j’en sois conscient. Elle est encore là, présente, béante. Et j'ai ce besoin constant de me faire rassurer. J'ai ce besoin de me faire dire que tout va bien. J’ai ce besoin de sentir que les gens que j’aime restent à mes côtés. J'ai ce besoin si fort de me faire aimer...
 »


Leçons

Un texte qui nous montre que :

1° Un enfant n’a pas besoin de faire l’amour avec un pédophile pour être traumatisé à vie !! Alors ? qu’est-ce qu’on fait ?

- La justice va-t-elle enfin condamner à vingt ans de prison (et ficher à vie dans un grand registre policier infamant en mettant leurs photos sur des affiches dans leurs quartiers, etc, etc) tous les gamins (et les filles ! souvent encore plus méchantes) qui persécutent et humilient ainsi un souffre-douleur ?

- Ou alors pourquoi est-on aussi immensément plus impitoyable envers ceux-là qu’envers ceux-ci ?? Est-ce juste ? est-ce admissible ? faut être logique « La cause du droit humain ne se divise pas » disait Clémenceau.

2° Vous voyez ! que l’école collective c’est un mal et une source de barbarie et de mauvaise éducation, et de perturbation pour les enfants. Bien loin et bien au contraire du dogme selon lequel c’est indispensable à la « socialisation » ! Vous voyez que l’école à la maison, l’enseignement par correspondance (voire la non-scolarisation à la Catherine Baker « Les Enfants d’Abord », etc) c’est beaucoup mieux !

3° Quelle époque de moines athées obsédés par le bourrage de crâne des calotins hygiénistes de la maigreur qui rend le fait d’être rond et sympathique (comme par exemple Tux la maquette de Linux) un sujet d’opprobre et de moqueries ! (1)




(1) et qu’est-ce qu’on fait de quelque unes des plus belles femmes de tout l’art mondial : les femmes sculptées par Maillol ? et celles de Renoir ?? et parmi les contemporaines comme Vandana Shiva la José Bové indienne, si belle !

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