Voilà près de neuf mois que dure la grève à C. Woo Trading (en anglais dans le texte...). Après le refus de la direction coréenne en août et septembre 2006 d'entamer des négociations
collectives avec le syndicat indépendant légalement élu et le
licenciement abusif de deux de leurs responsables syndicaux, les travailleurs montent
un piquet de grève en face de l'usine. La police de la zone franche, des "
agents de sécurité" privée et des policiers municipaux de Rosario interviennent alors pour disperser les grévistes à coups de matraque, faisant au moins 50
blessés parmi les ouvriers syndiqués. La police bloque l'entrée de la zone, empêchant le ravitaillement en eau et en vivres des grévistes, et interdit aux travailleurs de rejoindre le piquet de
grève. Fin septembre, en signe de représailles à l'encontre des grévistes
et en violation flagrante du droit du travail philippin, la direction de
l'entreprise licencie 116 ouvriers et en octobre, elle fait démonter les abris de fortune érigés par les grévistes pour se protéger de la pluie et du soleil. Tout cela n'empêche pas les
travailleurs, déterminés à faire entendre leur voix, de poursuivre leur protestation. Mais en février et mai 2007, les grévistes subissent deux nouveaux revers : suite aux décisions du Département
du travail philippin et du Comité national des relations de travail, le syndicat librement élu de C. Woo Trading
est radié et la grève est déclarée
illégale. Le licenciement des 116 travailleurs est donc ainsi
avalisé par les autorités publiques…
Nouvelles violences envers les grévistes
Le 10 juin 2007, vers 20h30, neuf hommes armés de pieds-de-biche et de couteaux attaquent le piquet de grève. Certains menacent les grévistes pendant que d'autres démontent leurs abris.
Ils jettent leurs effets personnels et leurs stocks de nourriture à la rue, détruisent leurs réserves d'eau potable et les menacent de les tuer tous un par un s'ils ne mettent pas un terme à la
grève et s'ils ne quittent pas les lieux immédiatement. Le lendemain, à 3h30 du matin, une vingtaine d'hommes
cagoulés et armés de fusils M-16
arrivent dans trois véhicules banalisés sur les lieux du piquet de grève. Ils regroupent les grévistes et leur ordonnent de s'allonger au sol, en pointant les canons de leurs fusils sur leurs
têtes. Ils tentent de poignarder la secrétaire générale et la présidente du Syndicat Nagkakaisang Manggagawa SA Chong Won (Syndicat des travailleurs unis de Chong Won), Florencia Arevalo et
Resureccion Ravelo, mais l'un d'entre eux interrompt l'agression, arguant que les deux responsables syndicales ne font pas "partie du
contrat". Les
deux femmes subiront tout de même des violences pendant l'attaque mais s’en sortiront avec des contusions et des blessures légères. "Ils ont menacé de nous éliminer si notre piquet de grève était
encore là le lendemain matin. Ils nous ont aussi
volé nos portables, nos appareils photo, nos sacs et tous nos effets personnels" rapporte Arevalo.
"On nous a déjà privé de nos emplois et de nos droits. Maintenant ils veulent nous prendre nos vies !" ajoute-t-elle.
Les autorités philippines impliquées dans ces attaques
"Nous sommes payés deux millions de pesos (2) pour démolir votre grève" se serait vanté l'un des attaquants lorsque les grévistes lui ont demandé quelle autorité ils avaient pour démonter leur
piquet de grève. Selon les victimes, leurs attaquants les auraient même
mis au défi d'appeler la police, certains qu'elle ne viendrait pas à leur
secours. Selon notre partenaire sur place, le Centre d'assistance aux travailleurs, il s'agirait du troisième acte de corruption de ce type depuis le début du conflit : un premier paiement
de 50 000 pesos aurait déjà été versé pour l'interdiction du syndicat et un deuxième de 300 000 pesos pour que le Département du travail et de l'emploi déclare la grève illégale.
Tous les indices semblent impliquer les autorités publiques philippines dans ces agressions. D'abord, selon Florencia Arevalo, les armes à feu utilisées pour la seconde attaque sont du type de
celles utilisées par la police ou par les militaires. Ensuite, au lendemain des attaques du piquet de grève devant C. Woo Trading, la police de la
zone
franche s'est empressée d'installer deux nouveaux postes de contrôle pour empêcher le retour des grévistes. Enfin, les victimes des attaques n'ont, malgré leurs différentes tentatives, pas
été autorisées à déposer de plainte auprès de la police. A la station de police de la zone franche, on leur a rétorqué que le lendemain était un jour férié et que par conséquent aucune enquête ne
pourrait être menée. Les policiers municipaux de la station de Rosario leur ont, quant à eux,
refusé toute forme d'assistance, prétendument pour absence de
juridiction.
On reconnait-là le type de société dont rêvent le capitalisme! Est-ce ce qu'une décennie Sarkozy va instaurer en France ? Je le crains fort, c'est
tellement
dans la logique actuelle ....
autre exemple ! sauf que dans ce cas la constance des syndiqués a réussi à tenir le coup et à gagner.
(ça apprend aussi d'où viennent - et DANS QUELLES CONDITIONS SONT PRODUITS - les aliments que vous
mangez dans les ex cantines d'entreprises ou scolaires, maintenant de plus en plus raflées et mises sous la coupe d'un gros Parrain monopolistique spéculateur : la
Sodexho)
http://www.iuf.org/cgi-bin/dbman/db.cgi?db=default&uid=default&ID=4599&view_records=1&ww=1&fr=1
Et ce dont ils rêvent c'est d'instaurer ça partout: